Ca y est : au bout
d’une semaine d’intenses combats de rue, les soldats anglais et américains ont
pris le contrôle " total " du petit port d’Oum-Qasr (4000 habitants),
défendu par une poignée de gueux en treillis rapiécés, en majorité chiites et
donc hostiles au pouvoir central de Bagdad.
L’étape suivante
n’est donc plus qu’une formalité dans le planning établi sur 3 semaines par les
stratèges du Pentagone : prendre le contrôle " total " de Bagdad, une
ville de cinq millions d’habitants, défendue par les meilleurs éléments de
l’armée irakienne (dont la fameuse " Garde Républicaine ") bien
encadrés par les éléments les plus durs du parti Baas.
Malgré cela, les sociétés privées américaines ont déjà signé, comme si de rien était, de juteux contrats de reconstruction ou d’extinction des puits de pétrole en feu. C’est le cas par exemple de la société texane Halliburton, qui s’est déjà occupé de gagner son oseille dans des activités très morales comme celles de l’aménagement de la base américaine de Guantanamo (Cuba), où sont enfermés sans jugement depuis plus d’un an les prisonniers Talibans dans des conditions pour le moins critiquables.
Pour ceux qui ne le saurait pas encore, Halliburton
était dirigée par le vice-président américain Dick Cheney
avant l’élection de Bush à la Maison-Blanche. Pas fou, Dick Cheney
a quitté la société Halliburton au printemps 2000 en
empochant au passage une indemnité de 36 millions de dollars en guise d’argent
de poche, mais a conservé prudemment ses stocks-options pour assurer sa
retraite des vieux (vu qu’il n’y a pas de sécu aux USA).
A mon avis, dans le
projet de remodelage au canon du Moyen-Orient, la MOA (Halliburton)
risque de demander bientôt des comptes et des justificatifs à la MOE (l’armée
américaine). Ca va saigner !
Guerre de l’information
Six jours après le
début du conflit, une question commence à se poser : pourquoi les américains
n’ont ils toujours pas bombardé la télévision iraqienne ? Dans un conflit où la
guerre psychologique et la désinformation règnent en maître, Iraq-TV se révèle être la plus terrible des armes de Saddam
Hussein : elle fait à elle seule plus de dégâts que cinq divisions de la Garde
Républicaine du dictateur. Les raisons invoquées par les médias occidentaux (il
faudra reconstruire après la guerre, ça va coûter cher) ne résistent pas un
instant à une analyse poussée.
La vrai raison, pense
t-on alors, doit provenir de quelques motifs cachés au grand public : la
télévision iraqienne, sous couvert de propagande pro-Saddam, servirait en fait
à transmettre à la CIA de précieuses informations cryptées servant l’avance des
troupes US en territoire ennemi. Les chants patriotiques à la gloire du Raïs,
une fois passés à la moulinette informatique au moyen de puissants logiciels de
décompression, se révèlerait être une source inestimable de renseignements pour
la centrale américaine.
Balivernes,
coquecigrues et billevesées dignes d’un mauvais roman de gare, en face desquels
les gens sérieux que nous sommes doivent afficher un mépris hautain et
narquois. La vrai raison est encore ailleurs, et " En direct de Bagdad
" est en mesure de vous livrer en exclusivité mondiale LA réponse à la
question que tout le monde se pose !
Si la télévision
iraqienne n’a pas été bombardée, c’est sur ordre direct de la Maison-Blanche.
La consigne émane de George W. Bush en personne : il regarde en effet tous les
jours sur Télé-Bagdad via le satellite les aventures
de " Akbar le petit éléphant ". Le président est en effet
littéralement scotché devant ce dessin animé, qui passe vers une heure du matin
à Washington compte tenu du décalage horaire. Pendant qu’au camping de Bagdad,
Saddam Hussein (un autre inconditionnel) regarde le cartoon en trempant ses
loukoums dans son café du matin, George W. Bush (qui a mis son réveil exprès pour
l’occasion) enfile sa robe de chambre, se cale dans un fauteuil confortable
installé dans un coin du Bureau Ovale, et sirote une Budweiser
en regardant son programme préféré.
Même pour des raisons
d’intérêt national, Donald Rumsfeld et Colin Powell
ont renoncé à le déranger à ce moment là, car sinon George W. Bush fait un gros
caprice et n’arrive pas à se rendormir avant plusieurs heures. Seul Dick Cheney a trouvé la parade pour l’amadouer : il lui amène sa
vieille tototte parfumée au pétrole texan dont maman
Barbara se servait déjà pour le calmer quand il était enfant (enfin, quand il
était petit).
Certains esprits
chagrins contesterons cette version des faits sous des
prétextes pusillanimes, en objectant par exemple que le Bureau Ovale n’a pas de
coins. Affichons un mépris souverain envers ces sceptiques.
Oncle Bob.